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Entreprises artisanales : plus de créations mais moins de reprises
L’Institut supérieur des Métiers (ISM) qui analyse la création et la reprise d’entreprises artisanales quatre fois par an, a livré en novembre 2019 ses chiffres pour l’année 2018. On dénombre 177 500 nouveaux entrepreneurs, soit une hausse de 13%. Mais seulement une installation sur 10 se fait par reprise.
Dans les villes et dans les campagnes
Leur nombre a progressé de 13% en 2018, avec 177 500 immatriculations de nouveaux entrepreneurs dans l’artisanat en France. Toutes les régions profitent de cette bonne dynamique, avec une progression des créations d’entreprises encore plus forte dans les métropoles (15% en moyenne): les scores dépassent 20% pour Le Grand-Nancy, Metz, Rouen-Normandie et Bordeaux.
Source: ISM
Mais la croissance ne s’arrête pas aux grandes agglomérations. D’autres territoires suivent également la même tendance : 20% des créations d’entreprises artisanales sont enregistrées dans des communes rurales, dont le nombre progresse de 13%.
Source: ISM
Auvergne Rhône-Alpes dans la moyenne nationale
La région Auvergne-Rhône-Alpes a enregistré 18 530 créations d'entreprises artisanales en 2018, soit une hausse de 13 % comparée à l'année précédente. Une dynamique semblable à celle constatée au niveau national.
Pour la première fois, l'étude montre que les déséquilibres entre les territoires sont moins marqués que par le passé. Si les départements les plus peuplés concentrent une forte création d'entreprise (4 320 pour le Rhône, 1 860 pour les Savoie ou 1 640 pour la Loire), les départements moins peuplés comptabilisent tout de même des taux de création positifs, comme une évolution du nombre de créations d'entreprises de 26 % entre 2017 et 2018 pour la Haute-Loire.
Quelque 35 % des créations d'entreprises s’opèrent dans des unités urbaines de plus de 200 000 habitants, 23 % des autres créations d'entreprises ont été réalisées dans des communes rurales.
Tous les secteurs attractifs
Au niveau national, la plupart des secteurs de l’artisanat profitent de l’installation des nouveaux entrepreneurs. Au total, l’ISM relève que c’est 1 création d’entreprise sur 4 qui se fait dans ces métiers, particulièrement dans le BTP où elles étaient en forte recul depuis 2015. « La dynamique entrepreneuriale est stimulée à la fois par la meilleure conjoncture économique mais aussi par le développement des plateformes numériques ».
La création d’entreprise progresse ainsi fortement dans les activités de taxis/VTC et dans les travaux de nettoyage.
La hausse atteint 4% dans le secteur de l’alimentation, 11% dans le bâtiment, 17% dans la fabrication et dans les services.
Mais la relance de la création d’entreprise profite uniquement au statut d’entreprise individuelle, sous la forme classique ou sous le régime d’auto-entrepreneur. Quelque 68% des créateurs ont opté pour la micro-entreprise en 2018 (contre 64% en 2017). Qaunt aux créations de sociétés, elles sont stables en nombre et plus de la moitié d’entre elles sont détenues par un actionnaire unique.
Source: ISM
Moins de reprises
Autre constat de l’Institut supérieur des métiers, les entrepreneurs et micro-entrepreneurs de l’artisanat conçoivent de plus en plus leur activité d’entrepreneur en solitaire. Seules 5% des entreprises créées emploient des salariés au démarrage. Entre 20 et 30% des micro-entrepreneurs occupent en parallèle un emploi salarié et n’ont pas pour projet de développer leur activité indépendante. Ce phénomène est aussi le symptôme de la baisse des créations par reprise d’entreprise.
L’installation par reprise d’entreprise est en effet en recul depuis plus de dix ans et représente moins d’1 installation sur 10 : 90% des entreprises reprises sont des sociétés et les 2/3 emploient des salariés au démarrage de leur activité. Ce type d’installation est beaucoup plus fréquent dans l’artisanat commercial, dans les métiers de l’alimentation ou dans les services, qui concentrent 80% des reprises.
A noter encore qu’un cédant sur deux prend sa retraite. Quant au parcours de reprise d’une entreprise, il se prépare : sauf opportunité, la recherche s’étale au moins sur 5 mois et se fait à proximité géographique du domicile du repreneur.
L’ISM constate encore que 70% des repreneurs étaient auparavant ouvriers ou techniciens, 12% d’anciens cadres en reconversion notamment dans le BTP, 14% des dirigeants d’autres sociétés. Leur moyenne d’âge est de 41 ans.
Nouveau record en 2019
Selon l’Insee, l’année 2019 marque un nouveau record en termes de créations d’entreprises au niveau global. On en dénombre 815 257, soit une progression de 17,9% en un an, tous secteurs confondus, artisanat compris.
Le secteur de la livraison à domicile a vu le nombre de création d’entreprises véritablement exploser en 2019. La « foodtech » se taille la part du lion profitant du goût des Français pour la livraison au bureau.
Tous les types d’entreprises sont en progression, même si la palme revient aux immatriculations de micro-entrepreneurs, en croissance de 25,3%. Les créations d’entreprises individuelles ont aussi le vent en poupe avec une hausse de 15,7% sur 12 mois. Quant aux immatriculations de sociétés, elles ont connu un rebond, avec une hausse de 8,6% en 2019.
De son côté, le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC) voit dans ces chiffres « les effets positifs de l’ubérisation de l’économie associée à des politiques volontaristes de l’Etat ». Au premier rang desquels figurent la révision à la hausse des seuils de chiffre d’affaires des micro-entreprises et l’adoption rapide de la loi Pacte visant à simplifier les démarches administratives des entrepreneurs.
L’équipe Avisé
Sources :
acteursdeleconomie.latribune.fr
Crédit photo : Pixabay
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