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Petites entreprises, jamais sans mon réseau !
En France, on estime à 10 000 le nombre de réseaux formels ouverts aux entreprises et 25 % des dirigeants sont membres d’au moins un réseau.
Le réseau permet de rompre l'isolement du chef d'entreprise
Plusieurs objectifs peuvent amener à pousser la porte d’un réseau. Tout d’abord, est certainement le plus important, celui de rompre l’isolement du chef d’entreprise. Dans un réseau, le dirigeant échange avec ses pairs, partage ses problématiques, découvre que ses préoccupations ne sont pas exceptionnelles, s’enrichit des expériences des autres, apprend.
Dans de très nombreux réseaux, des conférences, des ateliers, des formations sont organisés, permettant au chef d’entreprise de prendre du recul, et de progresser. Il est prouvé que le réseau augmente l’efficacité des actions d’accompagnement des entreprises. Peut-être parce que dans un réseau, ces actions sont par nature, plus ciblées et adaptées aux besoins de ses membres.Intégrer un réseau, après une phase de sélection plus ou moins poussée, allant parfois jusqu’à la cooptation, en accepter les règles, crée un fort sentiment d’appartenance, et peut également accroitre la crédibilité du chef d’entreprise.
Une multitude de réseaux d’entreprise selon vos objectifs et vos besoins
Il existe ainsi une multitude de clubs ou réseaux d’entreprises, portés par les structures d’accompagnements tels que les chambres de Métiers et de l’Artisanat, les CCI ou les réseaux d’accompagnement à la création comme le réseau Entreprendre ou France Initiative, les organisations et syndicats professionnels… Ces réseaux sont soit généralistes, ouverts à toutes les professions, soit spécialisés par filière, typologie d’entreprise ou de dirigeants ou encore thématiques.
Par exemple :
- les Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) sont ciblés sur les moins de 40 ans,
- le réseau Mampreneurs regroupent les entrepreneuses mère de famille, Femmes de Bretagne les dirigeantes bretonnes,
- le Comité Richelieu rassemble les entreprises innovantes,
- Croissance Plus les start-up et Le club des entreprises du numériques…les entreprises du numériques !
Les réseau d'affaires : source de business
Le second objectif est de faire du business et d’augmenter son chiffre d’affaires. On peut intégrer un réseau ou un groupement pour prendre à plusieurs des marchés que l’on ne peut pas atteindre seul, se développer à l’international, se créer des opportunités d’affaires… L’objectif de chiffre d’affaire est plus ou moins affiché selon les réseaux, mais il sous-tend le plus souvent, au moins partiellement, la motivation du chef d’entreprise à s’investir.
Des réseaux d’affaires tels que BNI ou CARBOA sont très exigeants, demande du temps pour s’investir dans des réunions hebdomadaires, avec des objectifs de recommandations entre membres et de chiffres d’affaires générés très explicites. Les retombées sont souvent au rendez-vous pour le chef d’entreprise.
Dans ce même objectif de développement d’activité, les groupements momentanés d’entreprises (GME), ou plusieurs entreprises signent un accord temporaire pour élaborer une offre commune en réponse à un marché, permet aux TPE de s’organiser pour répondre à un marché auquel elles ne pourraient soumissionner seules. Le GME n’a pas la personnalité morale et chaque entreprise membre dispose de la qualité de co - traitant.
Autre exemple, intégrer un club export pour une entreprise lui donne les clés pour se développer à l’international et accroitre son marché.
Autre manière de se regrouper pour prendre des marchés, adhérer à une plateforme d’intermédiation, dont l’objectif est de mettre leurs adhérents en relation avec des clients par la proposition de plusieurs devis ciblés selon la demande de ces derniers. Elles fleurissent dans le secteur du bâtiment notamment, où 140 sites ont été recensés.
Le réseau c'est aussi la notion de partage et de réductions des coûts
Un autre objectif peut être de réduire les coûts, partager des ressources communes, faire des économies d’échelle grâce à la mutualisation de moyens.
Ainsi les groupements d’achats permettent aux entreprises d’économiser sur leurs fournitures et de gagner du temps en négociation. Ces plateformes regroupées signent des contrats-cadres avec leurs fournisseurs afin que leurs entreprises adhérentes bénéficient des tarifs négociés. Plus les centrales ont d'adhérents, plus leur force de négociation est grande.
Achat Centrale, Haxoneo, HA+PME, Novalto Achats, PME Centrale, et bien d’autres encore, proposent sur le web des services d’achats groupés aux TPE. Il existe aussi des groupements moins généralistes, tournés vers un secteur d’activité et qui proposent des achats plus ciblés sur les besoins, notamment en matière première, d’une filière. Ainsi RONAX ou GAP sont des groupements spécialisés pour les acteurs de la plasturgie, ORCAB un réseau de coopératives d’achats pour les artisans du bâtiment et CAC, la Centrale des Artisans Coiffeurs.
Dans la même idée les groupements d’employeurs ont pour objectif de mettre à disposition d’entreprises adhérentes, du personnel qualifié qu’elles ne peuvent recruter elles-mêmes en raison de leur taille ou de leurs moyens.
A ce sujet, retrouvez notre article : vous avez dit groupement d'employeurs ?
Le réseau permet de créer du lien avec le tissu économique local
Défendre ses intérêts, porter des valeurs communes, s’intégrer dans le tissu économique local et créer du lien avec le territoire sur lequel on est implanté, peuvent aussi figurer parmi les bénéfices du réseau.
Les territoires eux-mêmes ont tout intérêt à voir fleurir des réseaux d’entreprises en leur sein. Les groupements d’entreprises spécialisés sur une filière par exemple, à l’image des clusters ou pôle de compétitivité, soutenus financièrement par les collectivités locales et l’Etat, sont des vecteurs de créations de richesse et d’emplois. Ils participent également à l’identité et la notoriété du territoire.
En Auvergne-Rhône-Alpes, on retrouve 21 clusters sur des secteurs d’activités multiples (aéronautique, santé, nutrition, numérique, robotique, bois, plasturgie, transport, sport, transition énergétique, ….), et 13 pôles de compétitivité.
De manière différente, les fédérations professionnelles locales, les Unions commerciales et artisanales, les clubs services type rotary ou Lyons, tournés vers la solidarité ou le sponsoring, contribuent également au maillage territorial, à la promotion des savoir-faire et à la valorisation de leurs membres.
Le réseau génèrent encore des craintes chez les artisans
Etre amené à partager leur faible part de marché avec de potentiels concurrents au sein de ses réseaux inquiètent souvent les dirigeants. Ce risque est pourtant infondé, le réseau étant bien plus un démultiplicateur d’opportunités, que le contraire.
De même, certains ont peur de ne pas avoir le leadership ou l’aura suffisant pour exister dans ces réseaux, ou craignent que l’échange ne tourne à la confrontation, et remette en cause leur vision du marché ou de l’entreprise… Et pourtant, l’ouverture offerte par le collectif ne peut être qu’une bouffée d’oxygène, de confiance et même de clairvoyance.
Le cout de ces réseaux peut également être un frein pour le chef d’entreprise. L’adhésion est effectivement dans la grande majorité des cas payante, avec des cotisations moyennes tournant autour de 50 à 100 euros par mois selon les organisations, hors frais de repas et autres convivialités !
Enfin, le frein le plus souvent opposé à l’entrée dans un réseau est le manque de temps. C’est vrai que cela ajoute encore aux journées déjà bien longues du dirigeant de TPE, mais le jeu en vaut bien souvent la chandelle !
Comment choisir le bon réseau pour son entreprise ?
Au vu de l’existence de ces très nombreux réseaux, la concurrence est parfois très intense, et chaque structure cherche à recruter et séduire. Leur succès dépend de leur valeur ajoutée, et de l’offre différenciée et personnalisée qu’elles sont capables d’apporter à leurs adhérents. Car comme on l’a vu, chaque réseau a ses spécificités et ses buts propres. A vous de bien déterminer ce que vous attendez. Et allez-y : rencontrez, essayer, participer … tous les contacts seront bénéfiques.
Mais pour que cela fonctionne, il faudra vous investir pleinement. L’engagement des dirigeants étant l’un des piliers de la réussite des réseaux, puisque de l’engagement nait la confiance réciproque entre les membres… la force même de tout réseau.
L'équipe Avisé
Sources : Place des réseaux
Business Les Echos, 25/02/2014
France 3 regions, 11/02/2016
Capital, 14/03/2017
Chef d'entreprise , 13/06/2014
ADERLY, 11/04/2017
Tokster, 11/04/2017
Crédit photo : StockSnap
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